Prix Goncourt 2024 : voici la première sélection du plus prestigieux des prix littéraires français
À chaque rentrée, ses rituels qui reviennent. Du côté de la littérature française, celle-ci est ryth...
À chaque rentrée, ses rituels qui reviennent. Du côté de la littérature française, celle-ci est rythmée par l’annonce de la première sélection du Prix Goncourt. 16 romans d’abord, puis 8 romans à partir du 1er octobre prochain, 4 finalistes connus le 22 octobre avant la révélation du Prix le 4 novembre prochain. Depuis 1903 (ce qui en fait le plus ancien prix littéraire français), il s’emploie ainsi à récompenser “le meilleur ouvrage d'imagination en prose” parmi ceux parus dans l’année en cours. L’année dernière, c’est l’auteur et scénariste Jean-Baptiste Andrea qui s’était vu sacré, et son roman Veiller sur elle (éditions Iconoclaste), écoulé depuis à plus de 600 000 exemplaires en grand format. Ainsi, bien que le Prix Goncourt n'offre pas de dotation financière, il assure des ventes significatives pour l'œuvre couronnée. Citons L'Anomalie d’Hervé Le Tellier, édité chez Gallimard, qui continue de connaître un succès en format poche avec près de 1,5 million d'exemplaires écoulés.
En 2024, pour succéder à Jean-Baptiste Andrea, l’Académie Goncourt publie une première sélection peu surprenante, comprenant les grands favoris de la rentrée littéraire, ainsi que quelques coups de cœur de Vogue.
Découvrez la première sélection du Prix Goncourt 2024
Largement critiquée pour son manque de parité, la sélection du Prix Goncourt a établi cette année une première sélection composée de 6 femmes et 10 hommes, comme la preuve d’une difficile avancée vers une égalité totale. Les membres de l’Académie Goncourt compte parmi ses jurés actuels les autrices Christine Angot (arrivée en mars suite au retrait de Patrick Rambaud pour des raisons de santé), Paule Constant (membre honoraire), Françoise Chandernagor, Camille Laurens ainsi qu’Eric-Emmanuel Schmitt, Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Didier Decoin, sous la présidence de Philippe Claudel.
Parmi la sélection, nous retrouvons ainsi certains livres favoris de Vogue, dont Le Club des enfants perdus de Rebecca Lighieri (pseudonyme d’Emmanuelle Bayamack-Tam), qui trace un récit à deux voix, partagé entre un père et sa fille, Miranda. Le premier, comédien beau gosse, marié à une de ses fascinantes pairs, a bien du mal à cerner la personnalité de celle qu’il a vue grandir puis sombrer dans un mal-être insondable. Drôle, dramatique, et toujours formidablement bien écrit. À ses côtés se glisse un premier roman, celui de Ruben Barrouk : Tout le bruit du Guéliz (Albin Michel). Un ouvrage dont la grand-mère de l’auteur, Paulette, est le personnage principal, installée à Marrakech dans cette histoire à la gracieuse profondeur. Saluons enfin la présence de Kamel Daoud avec Houris, publié chez Gallimard, comme une plongée au cœur de la décennie noire en Algérie. Dix ans après le formidable Meursault, contre-enquête, qui revenait sur les traces de l’étranger camusien, Kamel Daoud signe un roman aux multiples opacités et d’une poésie servie par de subtils monologues intérieurs – qui n’en servent que davantage l’infinie violence des hommes aveuglés par l’obscurantisme. Découvrez le reste de la sélection du Prix Goncourt 2024 ci-dessous :
- Ruben Barrouk, Tout le bruit du Guéliz (Albin Michel)
- Thomas Clerc, Paris Musée du XXIème siècle (Les éditions de Minuit)
- Sandrine Collette, Madelaine avant l’aube (JC Lattès)
- Kamel Daoud, Houris (Gallimard)
- Gaël Faye, Jacaranda (Grasset)
- Hélène Gaudy, Archipels (L’Olivier)
- Philippe Jaenada, La désinvolture est une bien belle chose (Mialet-Barrault)
- Maylis de Kerangal, Jour de ressac (Verticales)
- Étienne Kern, La vie meilleure (Gallimard)
- Emmanuelle Lambert, Aucun respect (Stock)
- Rebecca Lighieri, Le Club des enfants perdus (P.O.L)
- Carole Martinez, Dors ton sommeil de brute (Gallimard)
- Thibault de Montaigu, Cœur (Albin Michel)
- Olivier Norek, Les guerriers de l’hiver (Michel Lafon)
- Jean-Noël Orengo, “Vous êtes l’amour malheureux du Führer” (Grasset)
- Abdellah Taïa, Le Bastion des larmes (Julliard)