Rentrée littéraire 2024 : 6 livres de mode à lire absolument
Après avoir décortiqué les romans français et étrangers, ainsi que les autrices à suivre de la rentr...
Après avoir décortiqué les romans français et étrangers, ainsi que les autrices à suivre de la rentrée littéraire 2024, Vogue s'attèle à sélectionner les meilleurs livres de mode de l'automne. Une pérégrination qui s'étend de la vie de Madame Grès contée par l'historien de la mode Olivier Saillard aux scénographies des défilés Haute Couture de la maison Chanel signées Xavier Veilhan.
Les 6 livres de mode de la rentrée littéraire 2024 à découvrir absolument
Après Olivier Saillard et son “petit” Bouquin de la mode (Robert Laffont, 2019), c'est au tour du journaliste Loïc Prigent de livrer sa propre version de l'histoire de la mode. Une épopée d'ores et déjà imaginée sur plusieurs tomes dont le premier, à paraître le 9 octobre 2024, porte un bien joli nom : Mille milliards de rubans. À vrai dire, le pas de côté est étonnant : on connaissait surtout Loïc Prigent pour ses recueils humoristiques Passe-moi le champagne, j'ai un chat dans la gorge (Grasset, 2019) ou J'adore la mode mais c'est tout ce que je déteste (Grasset, 2019). Mais qui connaît vraiment l'amour immodéré de cette figure incontournable de la mode française pour le détail et l'anecdote sait que son regard sur l'histoire de la couture se révèlera aussi fine et précise que ses analyses de défilés.
Présenté comme un “essai-récit”, Mille milliards de rubans se présente, à l'image de son auteur, comme un livre redoutablement intelligent et lumineux, éclairant ses lecteur·ices d'un nouveau regard sur une histoire déjà bien connue. En l'occurrence, ici : la période 1850-1912 marquée par la naissance des premiers grands couturiers, à l'instar de Worth, les premières acheteuses-stars, comme l'impératrice Eugénie et enfin l'ouverture de la première boutique de Gabrielle Chanel. Fidèle à lui-même, Loïc Prigent se permet surtout d'envahir le récit par son ton sautillant et quelques confessions autobiographiques (arriver à Paris de Plouescat en 1997, est-ce que cela fait de lui un plouc ?).
“Des fleurs ? Au printemps ? C'est original…” déplorait Meryl Streep dans la peau de l'impitoyable rédactrice en chef Miranda Priestly. Nous étions en 2006, elle rayonnait à l'écran dans Le Diable s'habille en Prada. Le Musée Yves Saint Laurent semble avoir retenu la leçon en proposant une nouvelle exposition consacrée aux fleurs non pas au printemps, mais pour la rentrée, alors que les feuilles rouges commencent à se décrocher des arbres dépouillés, pour colorer les rues parisiennes de leur camaïeu. En effet, les fleurs ont peuplé les créations du couturier tout au long de sa carrière. Elles s'immisçaient jusqu'au creux de sa vie intime – à commencer par ses jardins, qu'il partageait avec Pierre Bergé, son compagnon de vie, et qui reflétaient leur amour commun pour la nature, sous toutes ses formes, mais surtout les plus extravagantes. Une passion partagée avec l'écrivain Marcel Proust, qui comptait parmi les plus chers au créateur.
L'exposition Les Fleurs d'Yves Saint Laurent, composée d'une trentaine de silhouettes, se décline dans un livre du même nom. On y découvre de nombreux dessins afin de souligner la symbiose entre l'œuvre du créateur et la nature qu'il affectionnait tant. Impossible ainsi de ne pas échapper à l'un des moments les plus iconiques de la maison : la mariée d’été incarnée par Laetitia Casta en 1999, alors couverte de fleurs en gazar de soie plus vraies que nature. Mais le musée Yves Saint Laurent rend également hommage aux imprimés imaginés en référence aux tableaux de Pierre Bonnard à l'occasion de la collection printemps-été 2001, ou encore (et ce sont nos préférées), aux vestes cultes de la collection printemps-été 1988, qui recréaient Les Iris et Les Tournesols de Van Gogh sur des vestes entièrement brodées par la Maison Lesage.